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Au chômage et sans toit, Ivan fait la connaissance de Jeanne, une jeune serveuse. Ils se marient et, bientôt, Jeanne est enceinte. En attendant la naissance de son fils, Ivan revoit son existence passée... (texte officiel du distributeur)

Critiques (1)

Dionysos 

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français Film - un monument de son époque. Le style cinématographique unique de Cournot (y compris le fait qu'il s'agisse de la seule réalisation du réalisateur) peut être décrit en le comparant à d'autres grands : il s'agit donc d'un mélange de la discontinuité du montage à la Godard et du montage parallèle de la fin des années 60, des allégories surréalistes dans le style tardif de Bunuel et des jeux Resnais-Robbe-Grillet avec la répétition de scènes et de boucles temporelles grâce à des flash-forward. Mais le film n'est pas seulement une compilation de ses inspirations, c'est une œuvre d'art à part entière, même si parfois un peu inachevée (surtout en ce qui concerne la caméra, ce qui est excusable pour une première réalisation), qui est difficile à déchiffrer grâce à sa narration typiquement européenne. Il est particulièrement intéressant de mentionner le camouflage des significations et des messages dans l'espace diégétique et plus généralement dans la mise en scène, qui complète parfaitement le jeu de sens et d'associations grâce au jeu non-diégétique du montage, etc. Le contenu doit être combiné avec une deuxième dimension de sens (constituée de déclarations politiques, de réflexions générales sur le cours de la société européenne moderne et enfin, mais non des moindres, de cette remarquable utilisation de procédés formels). Cournot nous présente une version d'un futur dystopique déshumanisé, combinant le pire des deux mondes de l'époque, c'est-à-dire des relations capitalistes impitoyables de l'Occident associées à une bureaucratie autoritaire arbitraire de l'Est, sur fond des luttes des exclus pour une simple félicité humaine. ()