La Disubbidienza

Fils de riches Vénitiens, Lucas passe son adolescence entre sa famille et les partisans antifascistes qu'il a rejoints. Après le départ de l'occupant allemand, ses exigences et ses idéaux sont déçus par la confiance presqu' aveugle de ses amis, notamment Alfio, son ancien chef de résistance, dans le renouveau espéré, l'élan économique, l'américanisme, etc. A ses yeux, rien ne semble changer, ni dans la société, ni à l'école par exemple, où il s'oppose au professeur et se fait renvoyer. Il erre sur une plage, sous la pluie, et tombe malade. C'est le médecin et ami de famille, Dario, qui le soigne; c'est Angela, la jeune femme de maison, qui veille. C'est d'ailleurs Dario qui, nostalgique de la pèriode fasciste et ouvertement royaliste, a obtenu cet emploi à Angela, elle-même arrêté, avec d'autres fascistes, par le groupe d'Alfio et Luca, et maintenant en disgr ce. Et, tandis que les fascistes d'hier fraternisent avec les nouveaux maîtres américains en des soirées aussi mondaines qu'hypocrites, Luca découvre les jeux érotiques auxquels le convie la belle et troublante Edith, qui sait écarter les plus jeunes enfants de la maison en les faisant jouer à cache- cache. Jalouse, Angela s'enferme avec Luca, qui a encore les yeux bandés, et qui croit toujours caresser Edith.

Lorsque celle-ci quitte la maison, Lucas promet d'aller la retrouver chez elle. Mais, là, il la trouve morte, victime d'un arrêt du coeur. A son chevet, Lucas trouve aussi son père, qui le met dans la confidence : Edith était sa maîtresse, compensant les absences de son épouse qui, se piquant d'une carrière de chanteuse, est souvent en déplacement. Et, justement, les parents de Luca s'absentent quelques jours pour une séance d'enregistrement. Des jours entiers seul avec Angela, des jours entiers où les deux jeunes gens s'aiment à corp perdus. Au retour de ses parents, Luca est malade. Lorsqu'il apprend qu' Angela a été renvoyée, il rompt avec sa famille et part la rejoindre. Mais elle lui fait comprendre qu'ils ne doivent plus se revoir...Cependant que les rues s'animent à l'approche du référendum de 1946 : pour la monarchie ou pour la République. (Les Films Molière)