Le Vent d'est

Plutôt qu'un film au sens classique du terme, il s'agit plutôt d'un essai politique et, en dernier lieu, d'un outil idéologique et didactique au service du marxisme/maoïsme orthodoxe français. Les héros à l'écran sont davantage un complément et une démonstration matérielle d'une série de commentaires idéologiques réalisés par une suite constante de voix off. L'impératif politique de Lénine, "l'analyse concrète de la situation concrète", est étendu par Godard et ses collègues non seulement à la situation sociale concrète, mais aussi à l'analyse de la création cinématographique révolutionnaire précisément dans cette situation, c'est pourquoi le film, en plus du message idéologique (lutte contre la bourgeoisie et le révisionnisme), explore également le rôle, le contenu et la forme du cinéma révolutionnaire. Le film suit une structure analytique claire dans ce qu'il veut transmettre. La seule réserve pourrait être que lorsque l'auteur cherche de nouvelles formes de composition (révolutionnaire) d'images et de sons dans le film, il finit par réaliser un film très "bavard" qui repose principalement sur les mots. Dans l'original parlé, pour un spectateur regardant le film avec des sous-titres, le film se transforme malheureusement en une expérience plutôt "livresque". Le célèbre Daniel Cohn-Bendit apparaît également dans le film. (10/01/2014)