Le Gai Savoir

  • anglais Joy of Learning
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France / Allemagne de l'Ouest, 1969, 95 min

Réalisation:

Jean-Luc Godard

Scénario:

Jean-Luc Godard

Photographie:

Georges Leclerc

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Résumés(1)

Godard discute avec un vieillard et un enfant dans un studio de télévision puis il filme deux révolutionnaires, Emile Rousseau et Patricia, "fille de la Révolution culturelle". Les deux personnages, filmés sur fond noir, sans décor, s'interrogent sur les images et les sons et se demandent comment parvenir à "une pratique révolutionnaire du cinéma". (Gaumont)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français "Pour trouver une solution, qu'elle soit chimique ou politique, il faut la dissoudre. Dissoudre l'hydrogène, dissoudre le parlement. Ici, nous nous préparons à dissoudre l'image et le son." La devise "décomposition, réduction, remplacement et recomposition" des images et des sons en de nouvelles formes est propre à toute l'œuvre de Godard et après mai 68, la recherche de nouvelles formes sociales et politiques s'y est intensifiée. Mais cet effort n'était pas séparé de la devise première ! Godard est donc pleinement l'héritier de l'esprit de la révolte de mai dans sa pensée novatrice selon laquelle la personne change à travers l'action (par exemple, la participation à une nouvelle forme d'expression politique et de gouvernance, par exemple, la célèbre devise "autogestion" - autosuffisance). L'homme ne change pas seulement après la révolution, mais déjà avant et à travers elle, la révolution achève ainsi l'homme transformé. "Le Gai savoir" est l'équivalent cinématographique de cette idée - ce film n'est pas le résultat achevé des réflexions de l'auteur sur le cinéma, mais c'est un processus autoréflexif de 95 minutes dans lequel l'auteur recherche et reformule continuellement la relation entre l'image et le son, le film et la société (il est donc nécessaire de mentionner le désir touchant avec lequel Godard croyait qu'un film révolutionnaire pouvait être l'une des pierres angulaires de la révolution - voir les références aux Cahiers de Cinema, à d'autres cinéastes, etc.). Ce film n'est donc pas une structure parfaitement fermée unifiée par un seul sens, mais il a une structure radicalement ouverte qui lui permet de communiquer simultanément divers messages et d'expérimenter lui-même, de se changer lui-même et ainsi de se préparer aux nouveaux défis qui attendent ce film nouvellement découvert dans le futur. ()