Résumés(1)

Automne 1980. Voilà plus de deux ans que Coluche triomphe tous les soirs au Gymnase, et que ses histoires circulent des cours de récré aux bancs des universités en passant par les usines, les cafés, les salons ou les prisons. Comme un fil invisible qui se faufilerait à travers le fameux tissu social. L'ex-petite frappe de Montrouge fait rire un peu tout le monde, les opprimés de leurs oppresseurs, et certains des oppresseurs d'eux-mêmes. On peut exploiter le pauvre monde et aimer rire. Après s'être fait virer de Radio Monte-Carlo pour crime, il est vrai assez tentant, de lèse-majesté, l'idée lui vient, soufflée par Romain Goupil, que, finalement, la seule tribune où personne ne pourra le censurer, c'est celle du candidat aux élections à venir. 
Élections dont on attend beaucoup, le principe d'alternance, capital pour une démocratie, n'ayant pas été appliqué depuis vingt-trois ans que la droite est au pouvoir. Encouragé par sa bande, puis rapidement par le public, Coluche se lance dans cette folle entreprise, avec une inconscience proportionnelle à son sens de la liberté, sans se douter de ce qui l'attend au tournant, si l'on peut dire. Durant les quelques mois que va durer cette aventure, il va se frotter non seulement à la realpolitik la plus abrupte, mais aussi et surtout à lui-même, ou plutôt à une part de lui-même dont il ne soupçonnait peut-être pas l'existence. Voilà une histoire qui va agir comme le révélateur d'une société, et d'un homme que l'on avait trop vite fait de résumer à son rôle de bouffon. C'est donc, tout simplement, l'histoire d'un mec soudainement investi d'une mission sans l'avoir demandé et dont le poids va manquer, de peu, l'écraser. L'histoire d'une métamorphose. (Mars Distribution)

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