Emperor Tomato Ketchup

Presque une complète dissociation de l'effet des moyens d'expression et du message que le film envoie au spectateur. Cette mise en garde dystopique condamne un retournement radical comme un événement qui donne le pouvoir à une force encore pire que celle qui nous gouverne aujourd'hui. Elle est en totale contradiction avec la forme du film dans son ensemble : totalement avant-gardiste, underground, subversive. Le film se moque du mouvement de la jeunesse des années 60, de son gauchisme révolutionnaire, etc., mais il est paradoxalement leur reflet parfait du point de vue de l'apparence. Je suis perplexe. (J'ai lu quelque part sur Internet l'opinion selon laquelle cela pourrait être en fait une manifestation ironique des fantasmes que les conservateurs avaient sur ce mouvement - intéressant, mais je n'y crois pas). Terayama joue une fois de plus avec le symbolisme, le surréalisme et le naturalisme, intransigeant. L'utilisation de différentes sources littéraires (textes "non narratifs" tels que des manuels, des réglementations bureaucratiques, etc.) est la plus intéressante, expliquant la situation générale mais souvent de manière très lâche ou pas du tout liée à l'action en cours. (J'ai vu une version de 72 minutes.) (03/11/2015)