Der Angriff der Gegenwart auf die übrige Zeit

Drame ou documentaire ? Ni l'un ni l'autre, mais les deux à la fois. Kluge crée à nouveau, plutôt qu'une seule histoire fictive traditionnelle, une série discontinue de micro-récits individuels, divisés en chapitres distincts, dans lesquels il présente de manière dramatisée et dans le style des films de fiction courants, les destins des personnages dont les situations de vie sont utilisées pour offrir un discours documentaire plus vaste sur la société. Pour maintenir l'unité et la compréhensibilité, le film est ponctué d'informations et de notes de narration, ajoutons à cela l’intérêt de Kluge (à la Godard) pour l'insertion de références cinématographiques et autres sous forme de plans classiques ou de collages d'images et de fenêtres cinématographiques, nous avons ici un discours auteur unique à la frontière postmoderne entre fiction et documentaire. Le contenu lui-même est une critique sombre voire nostalgique de la société industrielle capitaliste moderne, dans laquelle l'individu est peu à peu, mais de plus en plus, privé de la possibilité de choisir librement au profit d'un temps effréné, dans lequel les besoins des hommes sont usurpés par les besoins des produits industriels et de leurs producteurs. Car seul dans le temps long (chronos) peut apparaître quelque chose comme l'amour, mais la situation moderne offre autre chose - une vie compressée dans la présence éphémère (kairos), où il est toujours entre les mains de forces plus puissantes que lui-même et pourtant précisément parce qu'il s'agit de la présence, il vit dans l'illusion qu'il peut décider librement. (28/01/2015)