Détruire, dit-elle

  • États-Unis Destroy, She Said
France, 1969, 100 min

Réalisation:

Marguerite Duras

Scénario:

Marguerite Duras (pièce de théâtre)

Photographie:

Jean Penzer
(autres professions)

Critiques (1)

Dionysos 

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français Tabula rasa - une feuille blanche devant l'écrivaine, qui sera remplie de personnages ; comme en noir sur blanc, dès les premières secondes devant le spectateur se déroule une scène en noir et blanc, encore non décrits par des personnages et donc habités seulement par des objets morts, des chaises longues, un jardin, des tables - et lorsque les personnages apparaissent peu après, ils portent quelque chose du goût mortel en eux. Après tout, tous les personnages sont morts parce qu'ils vivent un épuisement émotionnel interne, ou parce qu'ils ne sont que des personnages imaginaires existant seulement sur le papier/la toile ? (Ceci est le deuxième film de Duras, le premier créé entièrement de manière indépendante, dans lequel elle a déjà montré son sens de la métaphysique et du cinéma non conventionnel). Et les intrigues du film ne sont-elles que des créations des deux écrivains "en train de devenir" participant mais fausses et intentionnelles ? /// Cependant, Duras crée une atmosphère pré-enfer absorbante, où les gens ne meurent pas seulement parce qu'ils se détachent des autres, leur désir ne prend vie que chez l'autre, qui devient un cercle de sauvetage de l'indifférence. Ou bien le trio de personnages cyniques et désespérés a-t-il attaqué le dernier personnage émotionnellement souffrant et donc vivant, qui est finalement initié à leur jeu ? (Seul celui qui ne comprend pas que le jeu est une création artificielle peut réellement le vivre). /// Les mots et les dialogues chez Duras créent à nouveau un autre monde complet à côté de/au milieu de celui que je vois sur l'écran. ()