Le Camion

France, 1977, 76 min

Réalisation:

Marguerite Duras

Scénario:

Marguerite Duras

Photographie:

Bruno Nuytten

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Réalisatrice, scénariste et interprète, Marguerite Duras, assise face au comédien Gérard Depardieu, lui raconte une histoire : celle d'un camionneur qui prend à son bord une auto-stoppeuse, une femme d'un certain age. La femme parlerait beaucoup. Le chauffeur resterait sobre de propos, n'écoutant peut-etre pas, peut-etre indifférent. Tandis que Marguerite Duras lit son texte, que Gérard Depardieu approuve, suggère ou reprend les les éléments du récit, un camion bleu traverse un paysage de la grande banlieue parisienne. A la fin du récit, Gérard Depardieu intervient en disant "ce pourrait etre un film". Et Marguerite Duras lui répond "mais c'est un film". (Les Films Molière)

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Critiques (1)

Dionysos 

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français "Dans la chaîne de représentation, il y a un espace blanc : en général, nous apprenons, jouons, représentons le texte. Ici, nous le lisons. Et c'est l'incertitude qui concerne l'équation du Camion. Je ne sais pas ce qui s'est passé, je l'ai fait instinctivement, je sens que la représentation a été éliminée. Le Camion, c'est juste la représentation de la lecture en soi. Et puis il y a le camion, un élément uniforme, constamment identique à lui-même, qui traverse l'écran comme s'il s'agissait d'une partition musicale." (Interview de M. Duras dans Le Monde, 1977) Nous ne devons pas tomber dans le piège de deux frontières qui pourraient détruire ce film : nous ne devons pas imaginer qu'il y a quelque chose avant le texte que le texte dit (ce film "n'a rien à dire") et nous ne devons pas non plus imaginer que le texte est là pour nous fournir du matériel pour une représentation compréhensible. L'espace blanc est toujours au milieu de la chaîne - c'est à partir de là que toute la chaîne "compréhensible" de choses devant la caméra, derrière la caméra, avant le montage et sur l'écran est construite : la partition musicale est propre et nette avant et après chaque écriture, seulement elle est définitive, seulement elle est réellement compréhensible. Seule la chose est compréhensible, pas l'homme. C'est là le message aussi bien du film que de sa politique, un message fortement marqué par son époque et l'état de la gauche française à la fin des années 70. ()

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