Willow Springs

Allemagne de l'Ouest, 1973, 78 min

Critiques (1)

Dionysos 

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français (Ceux qui n'aiment pas ou ne suffisent pas à l'art européen, ne rentrez pas !) Au milieu du désert californien, un groupe de trois femmes sous la domination d'une grande prêtresse despotique d'un culte de la douleur humaine (féminine ?) décide d'entrer dans une isolation volontaire, hermétiquement fermée au monde extérieur et surtout aux hommes. Nous ne savons pas si cela a été motivé par un traumatisme purement personnel ou par une obsession inexplicable de la dépendance humaine (féminine ?), comme l'a dit Schroeter lui-même. Avec l'arrivée d'un étranger sensible, l'histoire se transforme finalement en une tragédie classique - et en prend, ou plutôt complète, son caractère et sa forme. La musique d'opéra, les costumes, certaines compositions visuelles jusqu'à un baroque kitsch - quelle juxtaposition Schroeter avait-il en tête ? Si nous ajoutons à cela des raffinements purement cinématographiques, tels que de longs plans souvent filmés en plans larges, nous obtenons une affaire énigmatique chargée de défis tant sur le plan du contenu que de la forme pour le spectateur. Quelques suggestions à méditer : le désir de se libérer du monde (masculin ?) et de se livrer à la douleur, à la tourmente sous la forme d'une souveraine dominatrice - notons que c'est une femme - est-il un avertissement que c'est prématuré/inutile, car la mort/la douleur viendra de toute façon (le désert viendra vers nous de toute façon, alors pourquoi s'y réfugier déjà de son vivant) ? Le film est-il une prise de conscience pessimiste de l'impossibilité d'échapper à la dépendance (comme dans le passé - la période classique), ainsi qu'au présent (la chanson démente "Rum and Coca Cola"), que ce soient les maîtres du monde qui sont des hommes (passé) ou un futur potentiel (féminin), incarné à une échelle réduite par cette communauté féminine du désert ? ()