Critiques (1)

Dionysos 

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français Deux écrivains méritants partiront, évidemment dans une Volga sombre, à la campagne, bien sûr dans une datcha (avec télévision couleur et téléphone). Les rangs de récompenses et le respect du public sont une évidence, tout comme l'appartenance honorable à des organisations artistiques. L'un d'eux attend déjà avec impatience une bouteille, une vie aisée de bourgeois dans un pays socialiste a triomphé de la période exigeante d'incertitude, la période d'effort et de progrès est déjà loin derrière, comme la guerre. L'autre n'a pas encore oublié qu'il y avait autre chose en lui autrefois, il pressent que la racine de la vie n'est peut-être pas encore tout à fait recouverte par la sécurité confortable du travail dans la médiocrité. C'est un phénomène typiquement russe - sous la coquille sarcastique et amère arrosée de vodka et de résignation bouillonne le mécontentement. Il essaie de trouver un moyen de s'échapper (en arrière), que ce soit au départ par curiosité, ensuite par vanité et peut-être finalement par amour, le projet se déroule à travers la muse. Plutôt un film intime, mais qui cache plus qu'il n'y paraît (par exemple, les quatre types de vie d'un artiste - le conformiste qui crée pour sa subsistance ; le "martyr" prêt à sacrifier son art lui-même ou sa position sociale (ici, le poète paysan) ; l'artiste intraitable mais fier qui veut faire connaître son œuvre et lui-même (ici, le fossoyeur émigrant) ; et enfin le héros principal, qui cherche consciemment ou inconsciemment une œuvre de qualité et une reconnaissance, et comme le montre la fin typiquement optimiste russe, il est impossible de tout concilier...). ()

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