Adolfo Arrieta

Adolfo Arrieta

Naissance : 28/08/1942 (81 ans)
Madrid, Madrid, Espagne

Biographie

Né à Madrid d'une famille bourgeoise et fortunée, A. Arrietta découvre le cinéma à sept ans lorsqu'on lui offre un « Cinematik » avec lequel il projette des dessins animés. A treize ans, alors qu'il peint de plus en plus sérieusement, encouragé par sa mère, elle même ancienne pianiste prodige, il découvre Orphée et Le Cuirasse Potemkine.

Á vingt-deux ans, en 1964, il réalise un premier court-métrage, Le Crime de la toupie, avec pour acteur son ami Xavier Grandes, qui sera dès lors de tous ses films. L'Imitation de l'ange, tourné deux ans après, un brulot qui doit autant à Rimbaud qu'à Vigo, prépare à un exil : ce sera Paris, où Adolpho et Xavier viennent habiter, à l'Hôtel des Pyrénées, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.

En 1969, Marguerite Duras découvre, abasourdie, Le Jouet criminel, avec Florence Delay et Jean Marais. Une « distribution » qui n'a pas pour autant modifié sa méthode : les films sont autoproduits, réalisés sans scénario, le montage s'effectue en parallèle au tournage. Dans l'appartement de Duras commence un autre film, une autre folie inspirée de Sade, Le Château de Pointilly, avec pour acteur Dionys Mascolo et une jeune fille du Flore, qui n'a encore jamais joué : Françoise Lebrun.

Dans le sillage de Mai 68, Arrietta devient le premier cinéaste underground. Son univers de conte de fées se peuple de nouveaux anges  : ses amis travestis, les Gazolines,seront les héroïnes des Intrigues de Sylvia Couski (1974) et de Tam-Tam (1976). Les thèmes du cinéma d'Arrietta se précisent  : des artistes rêvent de devenir à leur tour des œuvres d'art, le corps est envisagé comme le site d'une nouvelle création, l'identité est inventée de toutes pièces.

En 1978, A. Arrietta tourne Flammes. Il n'est plus le producteur, même s'il reste derrière la caméra, Saint-Germain n'est plus son territoire, le scénario est entrepris pour une fois des mois à l'avance, il réapprend ses chers thèmes : l'angélisme, le jeu et le travestissement, le fétiche et la pyromanie propre au désir. Arrietta est aujourd'hui, en Espagne comme en France, méconnu, passion discrète
de quelques-uns, éparpillés à travers le monde.

Son nom ne figure pas assez à côté de ceux de ses frères en cinéma  : Eustache, Garrel, Rivette, Schroeter, Warhol, Anger, Smith. Ses films, comme ceux de Biette, Vecchiali, Guiguet, restent difficiles à voir et manquent toujours plus ou moins à la liste, même chez les cinéphiles les plus sérieux. Qu'ils aient fait la couverture des Cahiers du cinéma, aient été défendus longuement et ardemment par Marguerite Duras, par Alain Pacadis, qu'il ait été en 2003 un des héros du Paris ne finit jamais de l'écrivain Enrique Vila-Matas, que Warhol demandât régulièrement à voir ses films, non, cela non plus n'a pas fait rempart à cette méconnaissance

Capricci Films

Réalisateur

Scénariste

Monteur

Directeur de la photographie

Films
1969

Le Jouet criminel

Documentaires
1971

Numéro zéro

Courts métrages
2008

Dry martini (bunuelino cocktail)

Acteur

Producteur