Richard Gere

Né le 31 août 1949 à Philadelphie, d'une famille de fermiers laitiers et second d'une famille de cinq enfants, Richard Gere développe dès son enfance un goût et des dons pour la musique, puis sort en 1967 diplômé de la North Syracuse Central High School. Tout en poursuivant des études de philosophie, il s'intéresse à l'art dramatique et délaisse l'université après deux années pour s'adonner à cette nouvelle passion. En 1973, il décroche le rôle phare de Danny dans la comédie musicale « Grease », puis se produit au théâtre à New York, notamment dans « Le songe d'une nuit d'été », « La mégère apprivoisée » et « La tête du tueur », écrit par Sam Shepard. C'est ce dernier rôle qui lui vaut d'être débauché par le cinéma, où il obtient un petit rôle en 1975 dans le polar, Rapport confidentiel. Deux ans plus tard, il fait impression dans A la recherche de Mister Goodbar de Richard Brooks, avec Diane Keaton, et ses choix suivants se révèlent judicieux, des Moissons du ciel, réalisé par Terrence Malick, aux Chaînes de sang de Robert Mulligan. Si Richard Gere commence à gagner ses galons de comédien, il devient subitement à la fois star et sex-symbol grâce au succès mondial d'American gigolo. Peu avant, il venait d'interpréter dans « Bent » à Broadway le rôle d'un homosexuel déporté dans un camp de concentration nazi, lui assurant une reconnaissance critique. Jeune premier au charisme indéniable, il en joue avec parcimonie, ne tournant finalement que peu de films au fil des années : après American gigolo, Officier et gentleman, où il donne la réplique à Debra Winger, est un succès et lui vaut une nomination au Golden Globe du meilleur acteur en 1983. Mais ses films suivants, prestigieux (Cotton Club, où il incarne un trompettiste) ou à l'accueil critique mitigé (Le Roi David, Les coulisses du pouvoir), l'éloignent du grand public.

Les années 90 marquent un premier renouveau dans sa carrière : on a le sentiment de le redécouvrir, lorsqu'il incarne le flic corrompu d'Affaires privées, et le public lui fait un triomphe dans Pretty woman. Il enchaîne ensuite avec Sang chaud pour meurtre de sang froid, thriller à la mode Hitchcockienne, Rhapsody en août, qu'il tourne sous la direction de Kurosawa, Sommersby, remake réussi du Retour de Martin Guerre et Peur primale, où il affronte un Edward Norton retors. La décennie suivante le voit naviguer dans des genres aussi divers que le surnaturel (La prophétie des ombres), la romance (Just married (ou presque), où il retrouve Julia Roberts), la satire (Docteur T& les femmes) et le drame conjugal (Infidèle, d'Adrian Lyne). La profession rechigne à récompenser ses talents de comédien, jusqu'à ce que Chicago remette les pendules à l'heure : l'adaptation de la comédie musicale est un énorme succès et sa composition d'avocat roublard est enfin saluée (Golden Globe du meilleur acteur), avec un bémol, son absence des nominations aux Oscar 2003.

On l'a revu depuis, esquissant des pas de danse aux bras de Jennifer Lopez (Shall we dance ?) et aux côtés de Juliette Binoche dans Les mots retrouvés. Lui qui avait l'habitude de tourner peu, a achevé quatre films : The Flock, où il incarne un agent fédéral, The Hunting Party, où il joue un journaliste parti en Bosnie débusquer un criminel de guerre, I'm not there et Nights in Rodanthe, où il retrouve Diane Lane, sa partenaire d'Infidèle. Parallèlement au cinéma, Richard Gere cultive d'autres passions artistiques, et s'implique politiquement : pianiste accompli, photographe (« Pilgrim », publié en 1997, parcourt ses 25 ans de convictions bouddhistes), il est avant tout acquis à la cause tibétaine, ami du Dalaï Lama depuis vingt ans. Son engagement est multiple, à travers la création d'une fondation destinée à favoriser la santé et les droits civils du peuple tibétain, et, en 1996, il devient, après des années de militantisme, président de la « Board of Directors of the International Campaign for Tibet ». Il s'exprime régulièrement sur le sujet, devant diverses instances américaines et internationales, dont le Parlement européen.

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