Né en 1940 à la Nouvelle-Orleans, il est élevé dans le sud-ouest de la Louisiane. À l’adolescence, Reggio devient séminariste. Il passe alors 14 ans dans le jeûne, le silence et la prière. Dans les années soixante, il s’installe au Nouveau Mexique où il enseigne. En 1963, il fonde avec d’autres séminaristes The Young Citizens for Action, une association d’aide aux jeunes délinquants. Il est également co-fondateur à Santa Fe de La Clinica de la Gente qui fournit des soins médicaux aux plus démunis.
Lorsqu’il découvre Los olvidados de Luis Bunuel, il vit ce qu’il décrit comme une expérience spirituelle. Ce film le touche tant qu’il décide de transformer cette sensation en une forme qu’il décrit comme « plus plastique ». En 1974 et 1975, par l’intermédiaire de l’Institute for Regional Education de Santa Fe (association caritative consacrée au développement des médias, aux arts, à l’organisation de la société et à la recherche) dont il est le cofondateur, il entreprend d’organiser une campagne multimédia sur les violations du droit à la vie privée et l’utilisation de la technologie pour contrôler l’individu.
Il bénéficie du soutien de l’American Civil Liberties Union pour réaliser un clip de prévention. Celui-ci marque le début de l’utilisation d’un style non narratif, où des images poétiques sont produites et agencées pour créer un impact émotionnel chez le spectateur. Cette expérience de réalisation entraînera la création de son second projet, Koyaanisqatsi, tourné entre 1975 et 1982, et sa première collaboration avec le compositeur Philip Glass.
Une fois sa trilogie QATSI terminée, le discret Godfrey Reggio tombe lentement dans l’oubli. Onze ans s’écoulent jusqu’à ce qu’il refasse parler de lui avec Visitors, un nouveau projet, toujours soutenu par Steven Soderbergh. La surprise fut d’autant plus belle que le film prolonge la fameuse trilogie en s’en démarquant formellement. Avec Philip Glass, ils nous emmènent dans une expérience sensorielle absolument bouleversante. Ce quatrième long-métrage est une œuvre visuelle abstraite et pourtant pleine d’humanité, nous plongeant dans un véritable état d’hypnose.
Mary-X Distribution