Larry Clark est né à Tulsa, Etat d'Oklahoma, en 1943. Passionné dès son plus jeune âge par la photographie, il commence par assister sa mère, elle-même photographe spécialisée dans les photos de nouveau-nés. Intéressé par les mouvements underground, par la subculture américaine des années 60, Larry Clark photographie l'Amérique profonde, la jeunesse paumée, les drogués. Il se fait connaître dès 1971 avec un recueil photographique devenu rapidement un ouvrage culte, Tulsa, composé de photos qu'il prit de lui-même et de ses amis rebelles et marginaux originaires de sa ville natale.
Suivront d'autres recueils, "Teenage Lust", sur un adolescent prostitué portoricain à New York, "The Perfect Childhood", photos d'adolescents nus en train de faire l'amour et de coupures de presse sur des adolescents coupables de meurtres, témoignant chacun sans ambiguïté de la vision quasi-anthropologique de Larry Clark sur ses contemporains et particulièrement sur la jeunesse. Son œuvre a été montrée à travers le monde, notamment au Metropolitan Museum of Art de New York, le Museum of Modern Art de New York, le Whitney Museum of American Art de New York, le Museum of Contemporary Art de Los Angeles, le Frankfurt Museum für Moderne Kunst en Allemagne et le Fotomuseum Winterthur, en Suisse.
Automne 2010 rétrospective de son œuvre, "Kiss the past hello", au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Eté 2012, une exposition générale était à l'affiche au C/O de Berlin. Eté 2013, le FOAM d'Amsterdam expose la série complète "Tulsa" and "Teenage Lust". Eté 2014, il présente "they thought i were but i aren't anymore..." à la Luhring Augustine Gallery à New-York. L'exposition sera reprise à la galerie du jour agnès b. à l'automne de la même année.
Martin Scorsese et Gus Van Sant évoqueront souvent l'influence de Larry Clark sur leur films Taxi Driver et Drugstore Cowboy, et c'est d'ailleurs sur leurs encouragements que le photographe passe, en 1995, au cinéma avec Kids - sélection officielle Cannes 1995 - portrait sans concession d'une certaine jeunesse américaine à l'heure de la dope et du sida, à partir d'un scénario d'Harmony Korine. En 1999, Another Day in Paradise - Grand prix du jury Festival du film policier de Cognac - toujours sur fond de drogue et d'alcool, raconte l'histoire d'un truand et dealer charismatique qui embringue Bobbie, un jeune ado à la dérive, dans un gros coup.
Le troisième film de Larry Clark, Bully - sélection Officielle Festival de Venise et sélection Panorama, Festival du Cinéma Américain de Deauville 2001 - où il explore à nouveau le monde de l'adolescence et son rapport viscéral à la violence, est reçu comme un nouveau coup de poing. Certains jugeront son œuvre suivante, Ken Park, (2002), à partir d'un scénario d'Harmony Korine, comme une répétition de Bully, les scènes de sexe et de mort qui jalonnent ce nouveau tableau d'une jeunesse névrosée, face à sa solitude ne passent pas auprès des censeurs, le film sera censuré de l'Australie à la Grande-Bretagne, en passant par la France et Les Etats-Unis.
Avec Wassup Rockers (2006), le cinéaste poursuit une démarche intègre, en suivant les tribulations d'un groupe de skateurs venant perturber le calme des palmiers de Beverly Hills, sur un mode quasi-documentaire avec des acteurs amateurs. En parallèle, Larry Clark a signé le téléfilm Teenage Caveman, série B commandée par HBO, et publie Punk Picasso, projection intime de son parcours. A l'automne 2010, le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris invite Larry Clark pour une grande rétrospective de son travail photographique. L'exposition est interdite aux moins de 18 ans, cette censure fera scandale.
En 2012 il réalise Marfa Girl - Golden Marc'Aurelio Award au Festa Internazionale di Roma. Larry Clark décidera de distribuer lui-même son film en streaming via son site, saluant l'industrie cinématographique américaine par un désormais légendaire "Fuck Hollywood !" . Marfa Girl a été exceptionnellement projeté en salle, lors de l'hommage que lui a rendu Le Festival du Cinéma Américain de Deauville en septembre 2013. Eté 2013, Larry Clark tourne à Paris son premier film en français, The Smell Of Us. A travers le portait d'une jeunesse sans repère, ce film nous éclaire sur cinquante années de son travail d'artiste dédié à l'adolescence. The Smell Of Us a été présenté en avant-première mondiale, au festival du film de Venise, sélection Venice Days.
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