Stanley Kubrick est issu d’une famille juive habitant dans le quartier du Bronx. Sa mère Gertrude, chanteuse et danseuse, lui a donné le goût des livres et de la lecture. Il a une sœur cadette, Barbara, née en 1934. Son père, cardiologue, pianiste et photographe amateur apprend à son fils, âgé de 12 ans alors, à jouer aux Échecs. Cette passion suivra Stanley Kubrick toute sa vie. Il développa, grâce à eux, une certaine rigueur mathématique et le sens de la stratégie.
Pour son treizième anniversaire, le père de Kubrick lui offre son premier appareil photo. Très vite passionné, il oublie ses ambitions de devenir batteur de jazz professionnel et devient photographe officiel de son collège. En avril 1945, à l’âge de 16 ans, il vend au magazine Look une photographie d’un vendeur de journaux en larmes après la mort de Franklin D. Roosevelt. La rédactrice en chef l’engage comme photographe indépendant. Il y travaille durant quatre ans et y apprend les ficelles du métier. Déjà perfectionniste, il lui arrive de prendre plusieurs centaines de clichés pour réaliser une seule photo. Grand amateur de boxe, son premier « photos-récit », Prizefighter (Le Professionnel) raconte une journée de la vie du boxeur Walter Cartier. C’est ce photo-récit qui sera à l’origine de son premier film : Day of the Fight.
Le jeune Kubrick fréquente assidûment les salles de cinéma. Il y découvre Bergman, Antonioni, Fellini. Les mouvements de caméra des films de Max Ophüls influenceront l’influenceront fortement par la suite. En 1950, à 22 ans, il décide de se lancer dans le cinéma. Dans ses premiers films, il fait tout lui-même : il est à la fois scénariste, cadreur, ingénieur du son, monteur et réalisateur. Entre 1950 et 1951, Il réalise deux documentaires, consacrés l’un à un boxeur (Day of the Fight), l’autre à un missionnaire (Flying Padre) tous deux remarqués par le brillant de sa photographie. The Seafarers, son troisième court-métrage sorti en 1953 parle quant à lui de l’union de syndicats des marins américains. La même année, pour réaliser son premier long métrage Fear and Desire, Kubrick emprunte à sa famille 9 000 $. Un ami poète lui a écrit un scénario original qu’il tourne en 35 mm noir et blanc près de Los Angeles.
En 1954, il tourne son second long-métrage, Le Baiser du tueur (Killer’s Kiss) qui confirme sa maîtrise technique du cadrage et de la lumière. Son besoin de tout contrôler commence à se dévoiler. Une fois de plus, il cumule les fonctions, de la réalisation au du tirage des copies. Le film sera récompensé par un Léopard d’or au Festival international du film de Locarno et attire l’attention de James B. Harris, producteur indépendant qui a de bonnes relations avec les majors de Hollywood. Alors qu’ils ne sont tous les deux âgés que de 26 ans, ils fondent la Harris-Kubrick Pictures.
Tout au long de sa carrière, son fort caractère et son obsession de la perfection le mèneront souvent au conflit avec les gens qui travaillent avec lui. Ses éclats participeront à la construction de sa légende. Irrévérencieuses, mordantes, les œuvres de Stanley Kubrick ne laissent personne indifférent. Elles abordent des sujets tels que la sexualité, la violence, la guerre qu’elles donnent à voir avec une cruauté « presque masochiste ». Stanley Kubrick restera l’un des plus grands cinéastes du XXème siècle. En s’affranchissant de toute influence, il s’est démarqué de tous les courants existants et a innové dans bien des domaines.
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