Malgré son accent australien, Mel Gibson est né dans l'Etat de New York en 1956 de parents irlandais. Mais en 1968, son père décide de s'installer en Australie pour éviter à ses fils de combattre au Vietnam... D'abord tenté par le journalisme, il attrape le virus du théâtre au lycée et intègre le National Institute of Dramatic Art de Sydney, où il apprend à lutter contre un trac particulièrement handicapant. Il décroche son premier rôle au cinéma dans Summer City en 1977, mais il s'intéresse avant tout à la scène et se produit dans des classiques comme "OEdipe" et "Henri IV"
En 1979, Mad Max de George Miller le propulse de parfait inconnu du grand public au rang de star nationale. Mais Gibson a l'intelligence de ne pas abandonner la scène et de tourner avec des cinéastes exigeants comme Peter Weir : il enchaîne ainsi avec Gallipoli (1981), superbe drame de la Première guerre mondiale qui lui vaut une citation aux Oscars, et L'Année de tous les dangers (1982) où il incarne un reporter chargé de couvrir la guerre civile en Indonésie. Ce qui ne l'empêche pas d'endosser de nouveau sa tenue de motard dans Mad Max 2 (1981) qui l'impose sur la scène internationale.
Il tourne alors son premier film à Hollywood avec Le Bounty (1984) où il campe Fletcher Christian, rôle mythique tenu successivement par Clark Gable et Marlon Brando. Mark Rydell, qui le dirige un an plus tard dans La Rivière, dira de lui : "Je suis sûr qu'il aura plus d'impact que n'importe qui dans le cinéma américain depuis James Dean et Marlon Brando. Il a la rudesse d'un Steve McQueen ou d'un Paul Newman et la sensibilité de Monty Clift." Après le troisième volet des aventures de Mad Max, en 1985, Gibson s'accorde deux ans de pause volontaire. Il fait un retour en force dans L'Arme fatale (1987) de Richard Donner où il forme un tandem de choc avec Danny Glover : le triomphe du film donnera lieu à trois suites !
Aucun doute : il compte désormais parmi les plus grandes stars du cinéma d'action. Pourtant, comme à ses débuts, l'acteur ne se laisse pas enfermer dans un registre unique et surprend ses fans en incarnant le rôle-titre de Hamlet (1990) de Franco Zeffirelli. Au début des années 90, Gibson fonde sa société de production, Icon Productions, qui lui permet de passer à la réalisation avec L'Homme sans visage (1993) : il n'hésite pas à bousculer son image en interprétant un enseignant horriblement défiguré et dissimulant un douloureux secret. Si le film n'obtient qu'un succès mitigé, son deuxième long métrage, Braveheart (1995), superbe fresque médiévale parcourue d'un souffle épique, remporte les Oscars du meilleur réalisateur et du meilleur film.
Au cours de la même décennie, il tourne plusieurs films d'action redoutablement efficaces, comme La Rançon (1996), Complots (1997), Payback (1999) et The Patriot, le chemin de la liberté (2000). Surprenant toujours là où on ne l'attend pas, il donne la réplique à Helen Hunt dans une comédie sentimentale acidulée, Ce que veulent les femmes (2000), et prête à sa voix au coq Rocky dans Chicken Run (2000). En 2004, il repasse derrière la caméra en signant La Passion du Christ, entièrement tourné en latin et en araméen. Intégralement financée par Mel Gibson, cette oeuvre qui retrace les douze dernières heures de la vie du Christ, s'est vue rentabilisée le premier jour de sa sortie, malgré sa réputation d'antisémitisme. Deux ans plus tard, il réalise Apocalypto qui plonge au coeur de la civilisation Maya...
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