Sans anesthésie

Il chute. Sans bien s'en rendre compte. La veille de l'émission de télévision qui couronnait en quelque sorte son activité de grand reporter spécialisé dans la politique extérieure, Jerzy était tout. Le lendemain parce que "quelque chose" a choqué, parce qu'il en a trop dit ou pas assez, Michalowski n'est plus rien, même s'il ne le sait pas encore. Ce qu'il découvre tout de suite, bien sûr, c'est le départ d'Eva, sa femme, qui au retour d'un de ses voyages, le quitte pour Jacek, "jeune loup" qui monte. Jerzy refuse d'abord le divorce, tente à plusieurs reprises de renouer des liens avec sa femme, mais rien n'y fait. Il s'énerve alors, provoque une esclandre, frappe Jacek... autant de preuves qui serviront contre lui au procès en divorce qui va s'ouvrir. Parallèlement, sa situation professionnelle s'est dégradée. Les cours de journalisme qu'il donnait lui sont supprimés ; au journal, on l'évite, on le fuit. Il erre maintenant dans son appartement désordonné où s'est installée Agata, jeune femme silencieuse qui le regarde vivre. Au procès, c'est un homme imperturbable qui écoute la galerie de faux-témoins qui saccagent un autre lui-même, qu'il ne connaît pas. Peu après Jerzy meurt dans l'explosion de sa chaudière. (Cannes Film Festival)