So Is This

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Court métrage
Canada, 1982, 43 min

Réalisation:

Michael Snow

Résumés(1)

"Warning: This film may be especially unsatisfying for those who dislike having others read over their shoulders." Michael Snow's simple but clever concept of a film consisting entirely of text that addresses the viewer directly provides the audience with a surprising and complex experience. (Berlinale)

Critiques (1)

Dionysos 

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français Le plaisir du texte - sur l'écran de cinéma ?! Le mot joue le rôle principal, mais pas dans son rôle habituel de porteur de sens, mais en tant que signe en lui-même. Donc : le signifiant joue le rôle principal, mais sans le signifié (du moins autant que possible, car l'un ne peut pas exister sans l'autre en dernière instance). Snow a parfaitement enfermé les mots dans un tel "film" que toute évasion vers la référence, qu'ils devraient normalement représenter, est impossible - dans le "monde" absolument abstrait du film de Snow, la matérialité du monde extérieur est complètement annulée, en échange de l'émergence de la pleine matérialité du mot. En effet, il n'est pas possible d'atteindre la fonction du mot en tant que référence à la réalité dans un film qui n'a pas allumé sa propre caméra, et surtout dans un film qui ne commente rien d'autre que lui-même. Snow a bien compris que si ses mots racontaient une histoire, ils joueraient un rôle ordinaire et l'imagination du spectateur chercherait un refuge sûr dans n'importe quel port autre que la prise de conscience de l'absurdité paradoxale du mot en tant que signe pouvant semblé designer la réalité, même s'il ne signifie rien en soi. Le plus grand humour (il y en a beaucoup dans le film !) réside donc dans le sarcasme constant de l'utilisation des pronoms démonstratifs : dans un film qui annule la fonction du mot comme référence à la réalité et nous force à apprécier leur forme, leur composition, leur rythme d'apparition et de disparition, le jeu de lumière et d'ombre ! ()