Surnommé le Stephen King japonais, Koji Suzuki (né en 1957) a connu le succès avec son roman Ring en 1991 et plus encore grâce aux adaptations télévisées et cinématographiques. Il raconte qu’il a écrit Ring alors qu’il était « homme au foyer » : « La crèche s’occupait de ma fille de 9h à 17h30. Même si l’inspiration était là et si j’étais en pleine action, à 17h je devais m’arrêter pour aller la chercher. Les gens imaginent que j’ai écrit Ring la nuit vers 2 ou 3 heures du matin, complètement terrorisé, mais pas du tout. Dans le roman, Asakawa est un homme et c’est aussi un père. Il est un reflet de moi-même. Je me demandais ce que je ferais si un grand danger menaçait ma fille. » Le point de départ du roman a été pour Suzuki : « Et si quatre jeunes mouraient au même moment dans des circonstances très bizarres ? Au début je me suis dit : ils ont attrapé le même virus, ils ont mangé ensemble quelque chose d’avarié. C’était trop banal et j’ai abandonné cette idée. Je me suis dit qu’il fallait qu’ils aient vu quelque chose d’effrayant ensemble. Voir un fantôme dans une villa était également banal et puis mes yeux sont tombés sur une cassette vidéo. Et j’ai pensé : c’est ça ! Ils ont vu une cassette vidéo ensemble ! » Les deux héros sont le reporter Kazuyuki Asakawa et son ami Ryuji Takayama, personnage trouble, à la fois génial et psychopathe qui aurait commis un viol à l’université. Sadako est un personnage presque mineur du roman, sans forme véritable et qui apparaît dans les reflets plutôt qu’une télévision.
Suzuki écrira quatre suites à Ring : Spiral (1995) adapté par Joji Ida, The Loop (1998) qui se déroule dans un univers virtuel, Birthday (1999) dont est tiré Ring 0, et S (2012) où se multiplient des clones de Sadako. Sa nouvelle Dark Water (1996) a également été adaptée par Hideo Nakata. Anecdote cocasse : si le prénom Sadako est celui d’un médium, il était celui d’un professeur particulièrement sévère avec l’épouse de Koji Suzuki.
The Jokers
